Le feux crépitait doucement...

Le feu crépitait doucement dans l'âtre de la cheminée, donnant un peu de chaleur et d'espoir à Minilya. Elle ne savait pas pourquoi le dragon voulait qu'elle retourne ici. Trouver une guérisseuse? Elle n'en connaissait aucune? Aller voir lui-même la princesse? Elle voyait mal le jeune dragon, d'une taille imposante se présenter au palais. Il était sûr que les flèches ne feraient qur rebondir sur son impressionante peau qui tait dure comme de la roche.
Au souvenit du contact de sa peau et de celle du dragon, Minilya sourit à elle-même. Elle avait une écorchure sur son bras, là où son bras s'était légèrement attardait lorsqu'elle sauta précipitemment du dos au sol.

La jeune femme regardait autour d'elle. Pour une raison qu'elle ignorait, elle ne sentait pas à l'aise. Même si elle devait chercher une guérisseuese, sesyeux s'attardaient sur les visages des hommes. Le dragon avait aussi dit qu'il prenait forme humaine. Peut être qu'il utiliserait cette forme pour aller voir la princesse après tout. Peut être qu'il viendrait ici.
Ne voulant la décevoir, Minilya se saisit de son plateau et au lieu de rêveasser reprit son travail, comme s'il ne s'était rien passé des deux derniers jours. Souriant à son habitude, réprimandant les femmes qui travaillaient pour elle, et en restant hors de portée de Trael à qui elle n'avait toujours pas adressé la parole, mais qui la fixait continuellement.

Le brigand, maintenant que son secret avait été découvert par Minilya, ne prenait plus sa forme animale. Il était assis sur une chaise en bois dans un coin près du feu qui crépitait. Il avait les jambes tendues devant lui et une choppe de bière à la main, encore pleine, car il ne touchait pas à sa boisson qu'il avait pourtant l'habitude d'engouffrer par litres. Lorsque ses yeux noirs quittaient le feu, par lequel il semblait omnibulé, ils se posaient sur la jene fille pour un moment.

Elle était légèrement crispée, ou avait quelque chose en tête car ses épaules lui paraissaient bien plus raides que d'habitude. Alors qu'il la regardait pour ce qui pouvait être considéré comme la centième fois de la soirée, il porta la choppe à se lèvres et la vida d'un coup. Il posa le conténaire vide sur une table derrière lui. Les clients lui lancèrent un regard vicieux, mais il les ignora et au bout de quelques instants, ils retournèrent à leur conversation animée.

Trael, qui n'avait pas perdu ses habitudes de brigand pour autant, jetait des regards dans tous coins de la salle. La porte s'ouvrit, attirant son regard en cette direction. Puis, il le tourna vers Minilya pour voir si celle-ci réagirait à l'entrée. Elle avait un savoir vivre incroyable et accueillait ses amis ou les habitués chaleureuseent.

Il était de plus en plus dur pour la femme d'ignorer ce regard qui la suivait. Elle se tourna vers la porte qui s'ouvrit en grand. C'était le vieux pirate, elle sourit et alla derrière le bar verser une bonne dose de Whisky dans un verre, elle le connaissait so barbu, un habitué de la Taverne.

Bonsoir.

Elle resta debout près de la table pendant un moment et discuta avec lui, elle jetait néanmoins des coups d'oeil autour d'elle, attentive au moindre changement dans l'atmosphère de la salle, mais c'était surtout pour surveiller son vieil ami qui était toujours à fumer dans un coin dans la pièce. Elle savait bien ce que son coeur lui disait, mais elle ne voulait se concentrer dessus, après tout, comment pouvait-elle faire confiance à un type qui avait gangé sa vie en étant brigand...

**Et Seliena, tu lui fais confiance et lui accordes même ton amitié, tu savais qu'il était brigand quand tu t'es d'abord rapporché de lui...**

Minilya rit un peu plus fort qu'à son habitude lorsque son ami qu'elle surnommait le pirate usa de vieilles techniques de drague et elle s'éloigna sans un mot. Elle l'aimait bien ce vieux bonhomme. Mais, elle était préoccupée. Non seulement Trael était là et elle n'arrêtait pas de penser à lui alors qu'elle avait une mission, mais elle semblait avoir tout oublier de sa raison à être venu à Citrazelle en premier lieu.

Une fois de plus, elle dû passer devant Trael pour rejoindre le bar.

**Ce n'est pas que je ne lui fait pas confiance, mais comment savoir qu'il est sincère alors qu'il ne dit jamais rien...**

Minilya était furieuse avec elle-même, elle se torturait l'esprit pour rien. Elle avait le plateau dans un main, pour une fois il était vide, il n'y avait pas trop de monde ce soir, comme si les gens savaient que quelque chose se préparait. Elle croisa alors le regard de Trael et se dit

**Si je ne fais pas face maintenant, je n'oserai jamais lui faire face.**

Trael vit bien que Minilya s'était arrêtée devant sa table. Il inspira longuement sur sa pipe et libéra un petit nuage de fumée qui s'envola dans la direction de Minilya, elle lui avait demandé une fois pouquoi il fumait, il n'avait pas su quoi répondre. Il ne se redressa pas, mais une de ses longues jambes accrocha une chaise et il la tira vers lui, invitant donc la jeune femme à s'asseoir, non pas trop près de luii car ses yeux voyaient bien le masque de souffrance qu'elle portait, à croire qu'elle était une sainte martyre. Enfin, tout cela n'était qu'enfantillage pour lui et il attendait patiemment, qu'elle lui revienne de son plein gré, car alors, il ne saurait être injustement accusé, comme il le fut plus tôt.

Tu veux me parler Princesse?

Il avait eu l'abitude de l'appeler comme cela lorsqu'ils s'étaient d'abord rencontrés, au début c'était dédaigneux car elle venait de la haute société et semblait mieux savoir que le pauvre brigand qu'elle avait pris en pitié. Puis, le nom devint affectif alors qu'elle demaura avec lui pour les jours qui suivirent.
Elle semblait incertaine quantà son choix, alors il l'aida à faire son choix et la tira vers lui. Il s'était levé précipitemment et lui avait attrapé le poignet, l'attirant contre lui. Il la dominait car il faisait bien une tête e plus qu'elle, il sentait son parfum amplir l'air autour de lui et se retenait de faire le moindre mouvement, heureusement pour elle qu'elle était en public, car il aurait très bien pu perdre ses sens. Lentement, il relacha son étreinte, ne voulant avoir à se justifier auprès du personnel ou de la clientèle du la tavrne qui avait dirigé leurs regards vers le couple.

Minilya s'était raidie lorsqu'il il lui avait attrapé avec violence le poignet, causant une perte de balance. Bien heureuse que la taverne recevait des clients à tous moments de la journée, elle put se dégager de cette étreinte dans laquelle elle s'était lancée.
Elle se redressa et fixa Trael, qui était toujours assis.

Ca ne te ressemble pas de faire la tête... ou même de regarder les gens de haut comme ça.

Si seulement elle pouvait ignrer ces pensées qui lui venaient! Elle avait parfois l'impression d'être schyzo. Elle jeta un coup d'oeil aux alentours. Toujours personne digne d'intérêt n'était rentré dans la taverne. Elle fit le tour du bar, passa quelques commandes et avant de se glisser hors de la pièce laissa une des filles en charge des lieux.

Suis moi.

Elle s'était adressée à Trael qui la fixait toujours. Il était temps de vraiment tout mettre au clair. Elle ne savait quoi dire, ni par où commencer, mais elle savait que retarder le moment ne serait que rendre les choses plus douloureuses encore.
Mais, elle ne parvenait pas à garder cet air dur, froid et distant. Elle ne put s'empêcher d'attendre que l'homme soit à sa hauteur pour le guider dans le couloir qui séparait le Taverne même des chambres qui étaient à louer. C'était un lieu privé, mais facile d'accès pour les autres gens qui travaillaient dans le magasin.

Une fois hors de vue, et surtout hors de portée d'oreilles trop curieuses, Minilya dirigea son regard vers Trael. Cependant elle dû lever la tête, il faisait bien une tête de plus qu'elle. Cela ne le déstabilisa pas le moins du monde, elle ouvrit la bouche, prête à laisser sortir le flot de paroles qu'elle gardait pour elle, prête à exploser et tout lui reprocher, mais elle n'y parvint pas.

**Ne te laisse pas faire Minilya. Tu vas continuer à te faire écraser par ce brigand toute ta vie?**

Furieuse, et confuse, Minilya ferma et ouvrit sa bouche plusieurs fois sans jamais émettre le moindre son. Elle ne savait pas quoi dire, mais il ne disait rien et restait là, prêt à recevoir des plaintes et des injures et cela la calma. Finalement, ne sachant pas quoi dire, elle se libéra de ses sentiments et posa sa tête contre son torse, ses deux petits poings mrtelaient sa poitrine de coups brefs et réguliers. Elle avait la tête tournée vers le mur, personne ne pouvait voir les larmes qui coulaient.

Je ne comprends rien!

**Voilà! C'était dit, ce n'était pas si difficile après tout? **

D'abord tu apparais, puis tu repars aussitôt, puis je continues mon voyage et j'ai un écureuil qui reste avec moi, puis je viens ici et mes pouvoirs avec la nature semble être amplifiés à un point inimaginable... Puis Selina et moi on trouve un Dragon qui nous dit de faire des choses pour lui. Mais rien ne semble bouger!

Alors qu'elle parlait, le rythme des mots s'accélérait, puis vers la fin et stoppa net, coupant court, laissant une sensation de souffrance. Ses larmes coulaient toujours, juste quelques larmes, qui coulaient le ong de ses joues lentement et qui lui chatouillaient la nuque. Mais elle n'y prêtait aucune attention.

**Aides-moi!**

Elle le pensait si fort, mais ne voulait le dire, jamais elle n'avait de l'aide à qui que ce soit et elle savait bien qu'elle s'était mise dans sa position. Mais traverser les épreuves seule était parfois la chose la plus dure et elle avait l'impression de craquer.

C'est sans hésitation qu'il suivit la frêle et pâle figure vers un coin plus reculé. Il attendait ce moment avec impatience. Même s'il avait une apparence humaine, il semblait avoir développé ses sens de manière à ce que son odorat soit toujours aussi fort. Des effluves de parfum semblaient enturer Minilya et il se contrôlait tant bien que mal.

Une fois dans le couloir, l'envie se fit plus pressante, furieux contre lui-même il se concentra sur ce qu'elle avait de si pressant à lui dire. Mais rien ne venait. D'habitude, il aurait souri face à ce triste spectacle qu'elle offrait d'elle-même. Mais Minilya semblait si frustrée qu'il ne pouvait s'y résoudre.
C'est avec surprise qu'il la vi t s'appuyer contre lui. Il ferma les yeux, elle ne rendait pas les choses plus simples, il fit bien attention à garder ses bras le long de son corps. Il voulait tellement la serrer dans ses bras, mais lorsqu'elle fit part de son incompréhension face à tout ce qui venait de lui arriver toute envie le quitta. Le Dragon! Toujours et encore! Et cette autre Seliena... cette ... cette bête!

Personne ne comprends vraiment, j'en ai bien peur.

Il se détestait, pourquoi lui donner une réponse? Il rendait les choses difficiles pour lui maintenant. Mais il assumait, peut être qu'elle comprendrait s'il ne faisait que rester là, près d'elle, et qu'il lui parlait; oui, peut être comprendrait-elle?

La réponse n'était pas celle qu'elle voulait entendre, mais elle eut son effet, Minilya sentit les larmes tomber moins régulièrement, elle reste appuyé contre Trael, ses poings étaient mainteant posés sur son torse et ne bougeaient plus. La musique et le bruit des conversations leur parvenait, mais Minilya avait l'impression d'être coupée du monde. Elle ne bougeait plus et se contentait de la présence à ses côtés.

J'entends battre ton coeur...** tellement régulier et rassurant...**

Elle ne savait pas pourquoi elle venait de dire cela, voulait-elle combler le silence? En tout cas, elle n'osait plus bouger, non seulement avait-elle peur de rompre le charme, mais elle ne savait plus quoi faire. Elle s'était laissée allée comme une gamine. Prétentieuse et égoïste, voilà ce qu'elle était. Comment faisait-il pour la supporter?

Le silence ne le dérangeait pas particulièrement, il profitait de moments qu'ils ne partegeraient sans doute plus jamais. Lorsqu'elle inspira pour prendre parole, quelque chose au fond de lui s'alarma. La réflection qu'elle fit lui donna le sourire cette fois-ci, elle était si mignonne, si adorable.

N'y tenant plus, il glissa ses bras autour de sa fine taille et la serra contre lui. Elle ne bougeait pas, mais au moins ne se raidissait pas. N'osant faire plus, il se contenta de déposer un baiser sur son front. Le couloir était éclairé, mais il était dos à la torche, donc ne voyait rien, mais il ne voulait pas voir quelle était la réaction de Minilya, juste la savoir dans ses bras lui suffisait.

Pas de Dragon, pas de loup garou, rien que eux deux et personne pour les déranger. Mais, une pensée vint assombrir son moment de gloire, de triomphe, de bonheur intense. Se forçant à parler:

Tu as fais une prommesse, il faut t'y tenir, trouves la guérisseuse, je suis persuadé que Seliena est déjà en route.

Lorsque ses bras lui entourèrent la taille, Minilya arrêta de respirer, elle se doutait bien de ce qu’il voulait et peut être elle avait exagéré en le testant ainsi ; mais vint le baiser, si sincère et pur qu’elle voulait lui montrer sa reconnaissance. Elle ne savait que faire, ses pensées étaient on cœur se serra dans sa poitrine, il ôta les bras qui la gardait serrée dans une étreinte et, à contre cœur elle prit un pas en arrière. Elle n’osait affronter son regard.

**Il doit penser que je ne l’utilise que comme lot de consolation. **

Mais un regard vers lui, lui donna l’espoir que tel n’était pas le cas. Elle ne pouvait plus ignorer ces sentiments qui étaient en elle, d’ailleurs les accepter rendait la confusion encore pire. Bien qu’elle savait maintenant ce qu’elle éprouvait, elle n’avait plus la tête à rechercher une guérisseuse.
Puis, ça lui revint ! Elle avait rencontré peu de temps auparavant une étrangère qui voulait aller s’entretenir avec la plus jeune des princesses à ce propos même. Une lueur anima les yeux de la jeune femme. Soit elle restait à attendre sagement dans la Taverne, soit elle devrait sortir et partir à la recherche de cette fille qu’elle avait seulement brièvement vue. Ayant passé des années à parcourir le vaste monde, cette occasion de sortir et d’avoir une chose précise à accomplir était ce qui la tentait le plus.

Je dois partir au palais ! J’ai déjà rencontré une guérisseuse, elle n’avait alors pas de statut officiel, mais ce n’est pas son statut qui nous intéresse… ** Qui intéresse le Dragon tu veux dire… **

Minilya se rendit vers sa chambre et prit ses quelques affaires, sa cape bleue nuit à la quelle elle était très attachée, ** Un cadeau de Trael, ** et surtout très pratique, elle avait aussi le coutelas qu’elle venait d’acheter, sa bourse et quelques objets utiles en différentes circonstances. Elle fut prête en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire. Elle sortit de sa chambre, le brigand était toujours dans la pénombre, appuyé nonchalamment contre le mur, sa capuche était rabattue, leurs capes étaient presque identiques, à l’exception de la taille et des signes d’usure. Elle passa devant lui et posa la main sur la poignée de la porte qui la ramènerait à la Taverne ; le bruit était toujours aussi intense, maintenant on entendait même un groupe de gens chanter. Avant de l’abaisser, elle se tourna vers Trael et d’un ton un peu moqueur lui dit :

Je pense que c’est maintenant plus que jamais où j’ai besoin de garde que personne ne saurait voir.

Elle savait que le Dragon avait donné la charge à Trael de la surveiller en quelque sorte, mais il y avait une différence entre ne rien dire et accepter de se faire suivre, et inviter l’homme de prendre sa forme animale et de rester avec elle.
Elle fit un geste brusque, la porte était ouverte, mais elle la tenait fermée, elle n’allait pas patienter des heures, l’envie de sortir et de se promener dans les rues de la Cité était forte et sa patience avait des limites. S’il voulait la joindre, il devait faire vite.

Le Palais

Avant d'avoir le temps de réagir, il vit la belle jeune femme se dégager, s'éloigner, rentrer dans sa chambre et en ressortir. Mais il n'était pas tellement surpris, peu de choses le surprenaient vraiment et les seules émotions qu'on pouvait lui voir étaient généralement la colère ou l'espièglerie.

Lorsqu'elle ressortit, il la regarda passer, tout était terminé finalement. Un bref moment qui glissait hors de sa portée. Mais alors, elle fit quelque chose qui le surprit vraiment, elle l'invitait à rester avec elle.

En un instant l'homme laissa place à l'animal. L'écureuil se réfugiea sur l'épaule de Minilya et se laissa porter là où elle irait.

Palais