Une bière! (1)

-Une bière! cria un gros porc avachi sur une table. Minilya leva les yeux, elle avant plusieurs clients, mais celui-ci comptait pour trois et non pas uniquement du à la taille de son ventre. Elle se dirigea vers le comptoir, s'excusant à un couple qu'elle fit attendre, et remplit une choppe pleine de bière blonde, bien mousseuse.

-Et ben, des cruches comme toi, on n'en rencontre pas tous les jours, mais on s'en souvient c'est sur!
-Merci.
-C'était pas un compliment.

Minilya se détourna de l'homme, elle continua à servir les gens et se posa sur son tabouret derrière le comptoir en attendant, se torturant l'esprit.

Tu sais bien que tu ne peux pas prendre au sérieux tout ce que l'on te dit... Mais quand même... elle avait un débat intérieur, si l'homme disait se souvenir d'une femme lui ressemblant, alors peut être qu'il saurait... Elle se servit une chope de bière et s'assit près de l'homme. Elle porta la chope à ses lèvres, mais n'en bu pas une goutte. Puis elle lui demanda d'un ton innocent, mais loin de la naïveté, plus proche d'un ton que seuls les femmes savent prendre.

-Tu sembles en savoir pas mal sur les femmes... Est ce que tu en connais...elle se lécha la lèvre inférieure, où une goutte de bière était restée perchée, consciente de ce que l'effet aurait sur l'homme.
-Enfin... ouais... Elle sentait les pensées vicieuses de l'homme, elle se conrôla pour ne pas lui faire don d'une claque sur son nez aussi gras que son ventre.
-Tu vois, parce que je me demandais si tu pouvais m'aider... J'arrive...

Elle se leva préciptament, elle ne pouvait le faire. Elle se dégoûtait elle-même... si jamais il la voyait... Elle ferma les yeux, une douce caresse la fit ouvrir les yeux, le petit écureuil était là, elle ne voulait pas qu'il sache, elle avait trop honte d'elle. Elle prit son ami dans ses mains et déposa un baiser sur le crâne doux et chaud.
Ne t'inquiète pas, je ne suis juste pas habituée à ce genre d'environnement.lui dit-elle doucement

-Désolée, j'ai du servir quelqu'un d'autre... où en étions-nous?
-Tu voulais savoir si je pouvais t'aider. le porc s'approcha d'elle, son genou frôlant sa cuisse, Minilya se tendit et vit qu'il le remarqua
-Pas en public... Après... Dis-moi donc avant... Leq cruches comme moi, il y en a eu combien?
-Je ne voulais pas...
-Combien?
-Il y a trois ans, une femme est passée par ici, elle était prêtresse d'un temple d'une cité. Elle avait les mêmes cheveux il renifla, s'imbibant du parfum de Minilya
-Et alors?
-Elle était hautaine, une jeune princesse destinée au temple probablement.

Les espoirs de Minilya s'envolèrent... Elle le savait pourtant, elle prenait toujours ce que les gens disaient à coeur. Sans se soucier de l'homme elle se leva et recommença son service, l'ignorant au début, puis l'oubliant complètement.

Miniya avait vraiment l'air stressée, Trael le ressentait, elle ne voulait jamais arrêter et elle se faisait mal. Trael l'observa du haut d'une poutre, l'homme se leva et se dirigeait vers, une alarme interne se mit à sonner. Trael sortit de la salle et se dissimula, il se transforma, son petit tas d'habits l'attendant dans un coin sous une planche de bois.

-Viens là l'ami!

Il pausa amicalement sa main sur l'épaule du lard et le traîna vers la sortie de l'auberge. Il lui prit discrètement sa bourse, en profitant au passage, mais sa véritable intention était de sortir l'homme de la Taverne.

-Tu ne touches pas à cette fille.
-Causes toujours, c'est pas toi avec qui elle a parlé.

La dague que Trael portait toujours sembla être apparue de nul part, elle était sous la gorge de l'homme qui transpirait maintenant des litres. Trael avait un visage impassible et dur, qui ne laissait place a aucune émotion.

-Je te le dis gentiment, laisses la tranquille, et ne répète rien, à personne, sinon je te retrouverais.

Laissant l'homme seul, Trael se dirigea vers les toits, d'où il pouvait avoir une vue intéressante que beaucoup ignoraient, les toits étaient les routes principales des cités car elles menaient partout et personne ne pouvait vraiment vous repérer non plus

les toits

Minilya profita du fait que la Taverne soit plus ou moins vide pour sortir ses quelques plantes, elle commença à les trier et à les couper pour ses boissons. Elle avait apprit à se servir des plantes chez ses parents adoptifs, ayant grandi dans une ferme isolée, il le fallait bien.

-Puis-je vous aider?

Minilya leva les yeux du comptoir et sa main s'arrêta une fraction de seconde dans les airs.

Les bottes de Trael résonnaient sur les planches en bois, il se dirigea vers une table au fond de la salle, dans un coin sombre, enveloppant son corps déjà mi-caché grâce à sa longue cape.

Oui, tu peux m'aider, sers-moi une de tes potions qui font partir les maux de crâne.

Il attendit quelques minutes, se maudissant pour avoir agi sur impulsion, mais il voulait mettre les choses au clairs... ou du moins certaines choses car il avait tout laissé en suspens parce qu'il avait agi une fois de plus sur impulsion en suivant la fille pour la protéger.

Lorsqu'elle vint le servir, il lui attrapa le poignet et l'assit.

Tu es toujours aussi facile à avoir, gamine.il hochait la tête alors qu'il lui disait ça. Il sortit desa sacoche un petit gobelet de bois et se versa sa tisane dedans, puis il servit un verre à Minilya et le posa devant elle. Alors qu'il prenait son temps et buvait le bruvage chaud, il essayait de trouver que dire, comment mettre en phrases les pensées qui tournoyaient dans sa tête.

Si tu travailles dans un bar, c'est que tu t'es fixée. C'est bien de ne plus te voir courir après ton passé, car ce n'est pas ton passé, il n'a jamais eu lieu... Mais tu penses pas que tu pourrais faire plus que de servir des gens à boir toute la journée, tu as tellement de qualités, ces doigts sont très habiles.

Il désigna les doigts de la fille d'un coup de tête et reprit une gorgée, il voyait bien que c'était un choc pour elle... Après tout c'était peut être une erreur, elle ne comprendra pas ce que je voulais faire Il vida son gobelet et se leva.

Il se dirigea vers la porte, agir sur impulsion était une des erreurs dont il n'apprenait jamais rien.

Minilya se jeta presque sur Trael pour l'empêcher de sortir, puis se souvenant que les deux jeunes étaient là, elle lacha l'homme. Embarassée elle lui fit signe de la tête de la suivre, voyant qu'il restait planté là elle montra l'arrière boutique. Une fois qu'il l'avait suivie, elle se retint, prête à exploser.

Tu te prends pour qui? Tu reviens de nulle part, tu me parles deux minutes et tu t'en vas? Non attends, attends, le pire c'est peut être que tu me fais la moral. Qui t'as demandé mon avis? ... Et tu ne restes même pas pour écouter mes réponses?

La jeune fille stoppa net, se rendant compte qu'elle n'arrêtait pas de parler et l'accuser alors qu'à l'instant où elle le vit elle était si contente. Elle ne voulait pas qu'il ait une image d'une gamine énervée qui le blâme pour être venu... Mais...

Comment ça se fait que tu es ici de toute manière... Je veux dire... Minilya sentit ses joues rosir sous 'émotion dont elle faisait faceDésolée, je suis contente de te voir. Mais c'est vexant. Je suis ici parce que je l'ai choisi et je recherche toujours, mais si je m'installe pour un bout de temps, peut être que je trouverais plus. Tu comprends?

Minilya en avait oublié sa colère, elle devenait toujours passionée lorsuq'elle abordait le sujet de son passé. Et Trael était après tout un ... ami... avec qui elle avait partagé beaucoup durant leurs quelques jours ensemble, il était si arrogant au début, mais la glace s'était brisé et elle avait comprit que la seule chose dont il avait besoin c'était l'amour d'un être humain car il ne croyait pas en la bonté humaine alors qu'elle trouvait que c'était la plus belle chose.

Minilya leva ses yeux vers Trael, attendant ses explications, se sentant de plus en plus gênée.

Les grands yeux bleu vert semblaient l'implorer, comment résister à un tel appel, il du se contrôler pour ne pas la prendre dans ses bras.

Minilya, c'est malsain de te raccrocher à quelque chose qui n'a jamais existé. Ta mère a disparu, elle ne voulait pas de toi ou alors elle ne voulait pas que ce passé dont tu as réchappé te rattrape. Qu'y a-t-il de si important à tes yeux de savoir quelle est ta vraie origine?

Dans cette petite arrière salle il n'y avait aucun endroit où s'asseoir car il n'y en avait tout simplement pas la place, il se rendait compte à quel point la jeune fille était petite, d'allure si fragile... Ces yeux qui le regardaient allaient le rendre fou, il ne pouvait décrocher son regard de celui de Minilya... Puis, une sensation connue l'envahi, son esprit était touché par celui de Minilya, comme lorsqu'il avait la forme d'un écureuil...

Minilya se força à tourner la tête, elle se perdait dans ce regard, des yeux noirs et une chevelure si claire... Elle fronça les sourcils, cela lui rappelait quelque chose... Elle se demanda où était passé l'écureuil... Mais ça n'avait pas d'importance.

Mais, la famille, c'est qui tu es, pas seulement un nom, mais qui tu es, tu hérites ton caractère de tes parents, ils te lèguent ton identité et je voudrais savoir qui je suis vraiment, d'où je tiens...

La possibilité de communiquer avec la nature...se dit-elle à elle-même, son désespoir la rendait sensible, elle chercha des yeux son petit compagnon roux, elle sentait sa présence aux alentours. Elle vit du coin de l'oeil Trael inspirer un peu plus rapidement, son regard se redirigea vers lui.

Minilya, tu as des parents adoptifs qui t'ont élevée comme si tu étais leur fille, ils t'ont légué ce que tes parents biologiques n'ont pu te donner...

Il essayait d'ignorer le fait qu'il ait entendu ce qu'elle avait pensé, il était sous sa forme humaine, mais peut être était il vraiment plus comme un animal.

La voyant chercher autour d'elle il fit un pas en avant. Puis, finalement il essaya de lui dire...

Ne cherches pas, je suis là.

Minilya n'en croyait pas ses oreilles, elle regarda autour d'elle, mais cela ne faisait aucun sens, cette voix était celle de Trael mais cela pouvait être l'écureuil seul car c'était son aura qu'elle sentait.

Elle leva les yeux, elle venait de comprendre, des yeux si noirs et la couleur rousse du pelage. Les yeux de la jeune filles étaient brillants, de rage ou de déception, nul ne put le dire, pas même la jeune fille.

Tu as raison, pourquoi est ce que je perds mon temps ici... Je pense que je vais te laisser... tu ... Tu t'es bien moqué de moi et m'a suivi pour me narguer, mais pour qui te prends-tu?... Tu...

Elle partit en courant avant de lui laisser le temps de réagir.

bois