Premiers pas [Une bière (3)]

Minilya marchait dans ce qui lui semblait, le coeur de la cité, ici, tout bougeait constament, elle regardait d'abord au-dessus de son épaule, toujours un peu indécise par rapport à que faire.

Bonjour

La dame qu'elle avait salué la regarda d'un air glacial. Au début un peu vexée, la jeune fille mit de côté ses ressentiments et essaya de rattraper le coup.

-Tout le monde semble sur le qui-vive ce matin.
-Mais ma petite, d'où viens-tu? Il y a eu un assassinat juste dans le coin là bas pas plus tard que... Qu'est ce que tu veux!

Le ton agressif de la dame dit tout à Minilya, elle n'apprendrait rien ici; car les gens se méfiaient et surtout les gens voulaient du profit. C'était pareil partout, peu importe la nation, la cupidité humaine demeurait. Elle pencha sa tête vers la gauche et un faible sourire apparut sur ses lèvres.

Je voulais juste acheter cette sacoche.

Sans un mot de plus, la dame lui tendit, lui donna un prix et la jeune fille n'insita pas plus, elle prit la sacoche de cuir pourpre. Une couleur royale d'où elle veniat, mais surtout, cette sacoche lui rappelait un vieil ami qu'elle avait rencontré en route. Elle se perdit quelques instants dans des souvenirs, mais fut tirée à la réalité par le bruit du marché. Elle accrocha la saccoche à sa fine ceinture sous la cape, sur le côté droit, sachant que d'habitude les gens le mettait de l'autre côté, peut être tromperait elle les mal appris qu'elle n'était pas aussi naïve qu'elle en avait l'air.

La jeune femme dépassa la petite étale et continua son chemin, rêvassant.

Bonjour, toi. dit-elle au bel écureuil roux, son compagnon et ami, puis elle le caressa sous le menton, là où la fourure était toute douce et soyeuse, et blanche.

Il grimpa sur son épaule droite. Elle était gauchère et donc ne surveillerait pas autant sa droite, n'importe quel pique-pocket le verrait tout de suite.

Calme-toi, cette dame se sent agressée par une étrangère

Minilya écouta son avis et acheta une sacoche, elle était similaire à cette poche d'herbes qu'il avait tenu de sa mère. Il essaya d'ignorer ce que son coeur lui criait, elle l'attacha près de sa bourse, sous sa cape, puis le caressa. Sa naïveté l'agaçait, que ferait -elle seule?!!!

Minilya, tu n'y arriveras pas comme ça. On ne trouve pas son passé au hasard, dans une ville. Les gens qui sont habitués à leur vie n'aime pas être drangés. Vas y en douceur. Tu as toute ta vie devant toi...

La jeune fille se sentit piquée, personne ne lui disait qu'elle avait tort, jamais, à part une personne qu'elle avait rencontré durant son voyage. Et elle préférait ne pas y songer.

**Tu en sais beaucoup pour un simple écureuil de forêt. Depuis quand résonnes-tu de la manière les êtres humains le font?**

Elle se demandait comment elle avait fait pour tomber sur ce curieux animal, qui l'avait suivi, elle se confiait beaucoup à cette magnifique créature et elle l'écoutait. Elle hocha la tête alors qu'elle y pensait, c'était étrange tout de même. Mais il avait raison, elle faisait souvent les choses spontanéement, sans y penser, et elle mettait son coeur, elle finirait par être blessée si profondément qu'elle voudrait tout abandonner et il en était hors de question.

Les hommes ont une logique simple une fois qu'on l'a comprise, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué", la nature a aussi un esprit bien à elle, ainsi que chaque animal qui vit dans ce règne.

Trael n'allait jamais parler, ce n'était pas demain la veille qu'il allait divulguer son secret. Alors il éloigna tout simplement le sujet. Il avait tout de même oublié dans sa hâte qu'il n'était censé être qu'un simple écureuil roux... Il devrait faire attention à ce qu'il disait, car malgré sa naïveté, elle n'était pas stupide.

Il posa ses deux pattes avant sur la joue de la jeune fille, c'était sa manière de lui donner une petite patte sur l'épaule et lui dire "Vas-y continue, tu es sur la bonne voie.

Minilya sentit les deux petites pattes se poser sur sa joue, elle sourit et continua de parcourir le marché, sachant que son petit ange gardien était avec elle, mais refusant de dépendre de lui.

Elle vit un petit magasin, dont l'insigne était une épée. Une armurerie. Elle pénétra dans la petite pièce surchaufée. Quelques hommes admiraient une arbalète, ils se turent à l'entrée de Minilya, la regardant d'un oeil étrange. Le marchand fit un pas dans sa direction, il avait des cheveux fins et blancs, une barbiche et un nez pointu. Il donnait une impression de force, de connaissance.

-Que puis-je pour vous Mademoiselle?
-Je cherchais juste une petite dague, facile à porter. Je veux dire, je vais la garder sur moi en permanence.
-C'est vrai que les temps sont dangereux mais c'est tout de même un peu extrême ne pensez-vous pas?
-Oh, vous vous méprenez, je veux seulement être capable de couper les herbes dont j'ai besoin, je confectionne des tisanes que je sers à la Taverne.

[i] Elle arrivait même à se faire de la publicité alors qu'elle n'était pas du tout venu pour cela. Elle regarda autour d'elle, la salle était pleine d'armes et sur une petite étagère en bois elle vit la dague qu'elle voulait, elle pointa le doigt, restant près de la porte qu'elle avait refermée derrière elle en entrant.

-Celle-ci est très belle.
-Mais vous vous y connaissez en dague ma petite Demoiselle.
-Non, un ami en avait une belle, elle ressemble à cette dague, mais j'aime surtout la lame légèrement recourbée, elle permettra de couper les tiges épaisses plus facilement... et le manche et vraiment beau, qu'est ce qui est gravé dessus?
-Des écritures païennes. Une femme me l'avait vendue il y a une vingtaine d'années, elle avait besoin d'argent car elle voyageait et elle était sur le point de donner le jour à un enfant...

Il observa lentement Minilya et pour la première fois, celle-ci espérait que ce qu'il disait n'était pas vrai, sinon il ne la fixerait pas comme cela.

**Petite humaine, prends cette dague et examine-la, ne lui montre pas ta peur, il est un prédateur et dans son territoire.**

La petite voix de l'écureuil rassura Minilya, elle s'avança vers l'homme et tendit la main vers la dague. Mais au même instant, la main de l'homme sortit de sous sa tunique, il lui tenait le poignet.

-Fais bien attention à toi, ta mère a tout fait pour que tu n'aies aucune rattache à ton passé. Le passé est une chose après laquelle les jeunes filles ne doivent pas courir.
-J'ai besoin d'une dague pour couper des herbes. Si vous ne voulez pas me la vendre, je comprendrais, je suis sûre que je peux en trouver d'aussi belles chez quelqu'un d'autre.

Quelques instants après, la jeune fille sortit de chez le marchand la dague dans un tissu épais et rèche. Elle ne perdit pas de temps et se dirigea vers le bois, là-bas, elle aurait tout l'espace et la tranquilité favorables à son besoin de tout assimiler. Alors qu'elle ne cherchait plus, son passé s'était manifesté à elle.

les bois